2 mai
Intentionnel : il sait à quoi il dit "non"
Marc 1.35-39
Luc 12.13-14
Luc 20.1-8
Jean 6.14-15
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Et Jésus leur dit : « Moi non plus, je ne vous le dirai pas ! » (Luc 20.8)
Je suis interpellé par le nombre de fois où Jésus, dans son ministère, ne répond pas aux attentes des hommes. Lorsque tous le cherchent, il dit : « Allons ailleurs ».
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Lorsqu’on lui demande de dire à quelqu’un d’être plus juste et généreux, il répond :
« Qui m’a établi juge entre vous ? »
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À Hérode qui se réjouit de le voir et lui lui demande des miracles, il ne répond pas un mot (Luc 23.9).
En Luc 20.1-8, il ne répondra pas non plus à la demande des principaux sacrificateurs, des scribes et des anciens, qui lui demandent de quelle autorité il agit.
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Moi non plus, je ne vous répondrai pas !
Jésus sait à quoi il dit « non » … parce qu’il sait à quoi il dit « oui ». Quelle sagesse pour sa vie. Et quel exemple pour les nôtres.
Jésus n’est pas à la merci des attentes de la foule, des gens, importants ou non, proches ou non. Ces attentes-là ne le guident pas. Je ne dis pas qu’il y est insensible. Bien sûr qu’il les ressent, il les voit et il pressent leur pression. Mais il ne s’y soumet pas.
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Parce qu’il sait où il va.
Savoir dire « non » … voilà un sacré défi dans nos vies. Et, souvent, les moments de nos vies qu’on regrette le plus, ce sont ces moments dans lesquels on savait qu’on aurait dû dire « non », mais qu’on n’en a pas eu le courage. Alors on a dit « oui ». Par gentillesse. Par politesse. Par faiblesse. Parce qu’on ressentait une pression. Mais ce n’était pas par envie, par choix, par conviction.
Nous n’arrivons pas à dire « non », parce que nous ne sommes pas au clair sur ce à quoi nous voulons dire « oui ». Jésus savait à quoi il avait dit « oui » : chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19.10). C’est ce qui lui a permis de dire « non », souvent, à beaucoup d’invitations et d’attentions.
Non aux demandes de miracles qui ne répondaient pas à ce projet.
Non aux responsables et aux autorités qui ne le reconnaissaient pas dans cette mission.
Non aux demandes des villages qui voulaient le garder plus longtemps « pour eux ».
Non à la demande d’un homme délivré d’une légion de démons qui voulait le suivre.

Il a su dire « non », parce qu’il savait à quoi il disait « oui »
Il a su dire « non », parce qu’il savait à quoi il disait « oui »
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Et toi ? Et moi ?
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En toute humilité, j’avoue que, très souvent, c’est la crainte de décevoir qui me pousse à dire oui quand même. La crainte d’être moins aimé, moins apprécié. La crainte.
Elle est mauvaise conseillère, la crainte. Et, le problème, c’est que quand on suit ses conseils, et qu’on dit « oui » quand même, la joie n’est pas au rendez-vous, ni la paix. Et c’est là qu’on se « sacrifie ». Pas pour Dieu, non. Mais plus pour le bien plaire. C’est rare que ça porte de bons fruits, parce qu’on finit par être frustré, et que notre frustration se ressent dans une pression « religieuse » qu’on met sur les autres ou sur nos proches.
Jésus savait à quoi il disait non parce qu’il savait à quoi il disait oui. En agissant ainsi, il ne s’est pas fait que des amis … mais ce n’était pas sa mission première, de se faire aimer.
Sa mission première, c’était de nous sauver.

DU SAVOIR À L'AVOIR
Conduire sa vie à la suite de Jésus, à sa ressemblance, c’est aussi s’inspirer de sa manière à lui de vivre l’intentionnalité. Il a su dire non. Il était libre de dire non.
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Il a dû apprendre à dire non ; à nous d’apprendre aussi. Pas uniquement pour refuser une action, mais pour être plus ciblés dans notre intentionnalité première, dans ce pour quoi nous avons dit : « oui ».
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Grandir à la suite du Christ, c’est grandir aussi dans cette liberté de dire non à ce qui est secondaire, pour dire oui à ce qui est prioritaire.

un MOI pour AIMER mieux
Deux réflexions pour toi aujourd’hui :
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en toute honnêteté, comment réagis-tu quand on te dit « non » ? … et si tu n’es pas certain de ta réponse, demande à ton conjoint ! … il te dira si tu acceptes cette réponse aussi bien que tu le crois !
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Dans la gestion de ta vie, sais-tu à quoi tu as dit : « oui », à quelle mission, à quelle vision.
Si oui, tant mieux … n’hésite pas à te le rappeler, et à réaligner ta vie à cette décision que tu as prises.
Si tu ne sais pas, prends le temps, aujourd’hui et dans les jours qui viennent, d’y réfléchir.
Quelle est ta vision ou ta mission dans l’étape de vie que tu traverses ?
Ecris-le quelque part, et mets-le en fond d’écran de ton smartphone.